Le reportage « Les Mammouths du Mont Dol » de Bétacam35 Productions explore la découverte exceptionnelle d’ossements de mammouths laineux et d’autres grands mammifères des temps quaternaires au Mont Dol, dans la baie du Mont-Saint-Michel. L’interview de Jean-Jacques Chartier, ancien instituteur, et du journaliste nous permet de mieux comprendre le contexte de cette découverte et les efforts déployés pour prouver l’existence de mammouths dans la région.
La vidéo commence par présenter le Mont Dol, situé dans la baie du Mont-Saint-Michel, dominant un paysage de polder. Ce paysage a connu des épisodes climatiques variés au fil de l’histoire, y compris une glaciation il y a 120 000 ans. À cette époque, la mer avait disparu et avait été remplacée par une plaine herbacée où évoluaient des grands mammifères laineux tels que les mammouths. En 1872, le professeur Simon Sirodot, un archéologue rennais, a découvert par hasard des ossements de mammouths dans la carrière du Mont Dol.
Selon Jean-Jacques Chartier, le Mont Dol était autrefois une colline au-dessus des marais, fréquentée par des troupeaux de rennes et de mammouths chassés par les Néandertaliens. Les carriers qui exploitaient la carrière ont découvert ces ossements qu’ils pensaient être des os de baleine. Cependant, le professeur Sirodot a rapidement confirmé qu’il s’agissait de défenses de mammouths. Afin de convaincre la communauté scientifique de la présence de mammouths dans la région, Sirodot a effectué des prélèvements et des fouilles pendant six ans, avec l’aide des carriers.
Au cours de ces fouilles, des ossements de mammouths, de chevaux, de rhinocéros laineux, de bœufs et même d’une panthère ont été découverts, ainsi que des outils de chasseurs préhistoriques. Le site préhistorique du Mont Dol est daté d’environ 110 000 ans, pendant une période de glaciation où le niveau de la mer était inférieur à celui d’aujourd’hui. La région était alors une vaste plaine steppique parcourue par des troupeaux de grands ruminants.
Les Néandertaliens se sont installés sur les flancs sud du Mont Dol pour bénéficier de l’apport du soleil et surveiller le passage des grands troupeaux ainsi que d’éventuels ennemis du sommet du tertre. Ils chassaient ces animaux pour se nourrir et utiliser leurs peaux. Les chercheurs estiment que l’alimentation des Néandertaliens était principalement carnée, complétée par des baies, des champignons et d’autres fruits sauvages.
Après les découvertes du professeur Sirodot, l’Abbé Descote et l’archéologue André Vayson de Pradenne ont pris le relais des fouilles au début du 20e siècle. Ils ont découvert d’autres fragments de grands mammifères similaires aux squelettes exposés à la Faculté des sciences de Rennes. Au fil du temps, le Mont Dol et le Mont-Saint-Michel sont redevenus des îles, générant un paysage d’herbages et de tourbières autour d’eux. Les mammouths et autres grands mammifères ont progressivement quitté la baie du Mont-Saint-Michel à la recherche de nouveaux territoires.
Ainsi, le Mont Dol conserve dans ses profondeurs les vestiges de ces mastodontes d’un autre âge, témoignant de la riche histoire préhistorique de la région et de la présence passée de mammouths laineux dans la baie du Mont-Saint-Michel.
N. B. :
- Le Professeur Simon Sirodot (1825, 1903), Zoologiste, archéologue, botaniste wikipedia.org
- BETACAM35 HERVE chaîne YouTube
- Archéologue, préhistorien, André Vayson de Pradenne (1888,1939)
- Chanoine Descottes
- Avertissement : le champignon présenté à partir de la septième minute et trentième seconde est une Amanite tue-mouches qui est toxique. Cette vidéo n’est pas une invitation à sa consommation. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amanite_tue-mouches